On ne peut pas plaire à tout le monde, ou comment vaincre la blemmophobie.

  • fabien@free-lab.fr
  • 31 janvier 2019

La blemmophobie : un terme peu usuel qui fait référence à une phobie pourtant courante, appartenant à la classe des phobies sociales. La personne qui en est victime ressent une peur intense, qu’elle ne peut rationnaliser, du regard des autres. Ici, nous parlons bien d’une phobie : nous sommes donc face à une situation invalidante, génératrice de comportements d’évitement et de grande détresse psychologique ; souvent mal vécue, minorée, ou raillée par les proches de la personne qui en est atteinte.

Un sujet blemmophobe a avant tout peur de se ridiculiser, de s’exposer, d’être jugé, de se mettre en avant dans des situations à caractère social. Ainsi, il évitera de prendre part à tout évènement qui sort de son cadre de référence, ou bien s’y préparera de manière excessive, anticipant tous les cas de figure. De ce fait, il se refusera toute spontanéité, restant dans le contrôle de son image et de la situation, et traversa moults évènements de vie bridé par le joug de l’angoisse. Sa qualité de vie s’en trouvera fortement impactée, d’autant plus le sujet phobique est complètement au fait de l’irrationnalité de celle-ci, mais ne trouve pas de schémas pour s’en extraire. Il subit donc la quadruple peine : le sentiment d’invalidité/d’échec causé par sa phobie ; les conséquences qu’elle engendre sur son quotidien ; sa colère de ne pouvoir la contrôler ; et les regards lourds d’incompréhension des tiers.

Les origines de la blemmophobies sont souvent en lien avec une carence de l’estime personnelle : peur de décevoir ; quête jamais assouvie d’approbation, de reconnaissance ou d’amour… Cependant, il y a autant de causes différentes que de personnes en souffrance. Une thérapie classique sera un formidable levier pour trouver la source du problème.

Pour se libérer de l’emprise de cette phobie invalidante, qui gâche réellement tout plaisir et coupe du monde et de ses interactions la personne atteinte, le coaching, de même que les thérapies brèves (notamment les TCC), est indiqué. N’étant pas psychologue mais coach, je vais m’intéresser au parcours ainsi qu’aux solutions proposées par un coaching adapté à ce type de problématique :

Initier une démarche de coaching vous permettra tout naturellement de ne plus éviter de nommer la phobie dont vous souffrez. Notre société valorisant le bien-être, l’excellence, la compétitivité, il est douloureux de reconnaitre que l’on porte une faille en nous. Mais cette faille n’est pas nous. C’est juste une composante plus ou moins temporaire de notre personnalité, qui a une origine, des répercussions, et connaitra une fin. Entreprendre un coaching pour vaincre la blemmophobie, c’est s’envoyer un message fort : « Je ne me résume pas à mon angoisse, je me veux du bien. », et donc lui laisser de moins en moins de place aux commandes.

Vous autoriser à vous rencontrer ! Souvent, on a peur du regard de l’autre car on ne s’appréhende pas bien soi-même : on ne connait pas ses atouts et l’on majore ses axes d’amélioration. Prendre de la distance avec ce regard faussé vous permettra de pacifier votre rapport à vous-même, et d’accepter de vous voir enfin autrement, sous un angle de vue positif.

Intégrer que prêter aux autres des intentions ou des pensées vous desservira à tous coups. En effet, nous ne sommes pas l’Autre. Tant qu’il ne nous a pas fait explicitement part de son ressenti, on ne peut que supposer. Supposer n’est pas savoir, et nous entraine souvent vers la négativité.

Vous aider à avancer par étapes. En effet, rien de sert de courir… Entreprendre des changements radicaux vous serait possible, mais pourrait vous demander tant de mobilisation psychologique que cela génèrerait fort certainement une régression. Prendre son temps dans le changement vous permettra au contraire de prendre conscience de la puissance et de vous assurer de la solidité de vos ressources internes.

On ne peut, et ne doit, pas plaire à tout le monde, sinon l’on ne plairait réellement à personne ! La seule personne dont l’approbation est indispensable à la bonne marche de votre vie, c’est vous. Apprendre à semer des graines d’amour pour vous-même, voilà l’essentiel de ce que sera notre action, et comme l’écrit si joliment Raoul Follereau : « Tout amour semé, tôt ou tard, fleurira. »