Choisir sa thérapie : analyse freudienne, hypnose, PNL … Doit-on se tourner vers une thérapie brève ou une analyse classique ?

  • fabien@free-lab.fr
  • 31 janvier 2019

Les thérapies dites « brèves » visent à atténuer le symptôme qui est à l’origine de la consultation sur une durée relativement courte. Elles sont davantage orientées sur la recherche d’un soulagement immédiat, donc des solutions concrètes. Le « pourquoi » et ses causes, est plutôt l’apanage des thérapies classiques, telle la psychanalyse ou un suivi proposé par un psychologue clinicien. Je vous propose dans cet article un petit tour d’horizon de ces différentes familles de thérapies, basé sur mes connaissances et l’expérience que j’ai pu en faire.

Dans la grande famille des thérapies brèves, on rencontre notamment l’hypnose Ericksonienne, dont je choisis de vous parler en premier, pour la simple raison que j’ai eu l’occasion de l’étudier au cours de mon cursus. Elle est chère à mon cœur pour son efficacité et sa richesse. Selon son fondateur, Milton Erickson, l’inconscient est une puissance bienveillante avec laquelle l’état hypnotique doit permettre de coopérer. Il est capable de mobiliser les ressources intérieures de l’être humain, qui sont susceptibles de le guider vers les changements désirés. Conscient et inconscient dansent ensemble, œuvrant à la résolution du problème. Son approche empathique et métaphorique est d’une grande douceur, nombre de patients attestent de ses effets rapides et durables.

Second membre de cette belle famille, qui connait depuis quelques années un grand engouement : la PNL. La Programmation Neuro – Linguistique est un ensemble de techniques de communication ayant pour objet de développer les capacités mentales d’une personne, lui procurant la capacité de faire face à une source de stress ou encore de gérer une situation problématique. C’est une vaste boite à outils, qui permet d’acquérir des techniques très concrètes, en s’appuyant également sur les ressources dont dispose notre inconscient. J’ai eu l’occasion d’effectuer un stage où diverses de ces techniques nous furent exposées. J’ai été particulièrement réceptive à celle de l’ancrage. Il s’agissait de stimuler un point de son corps tout en y associant fortement un ressenti de bien-être. En cas de gêne ou de stress, nous nous entrainions à réactiver ce point, libérant cette sensation de positivité absolue, pour nous en extraire et nous apaiser. Une sorte de doudou psychologique !

Les thérapies corporelles en font également partie, qui proposent de modifier la relation que l’individu a avec lui-même en travaillant sur son corps. La sophrologie en est le parfait exemple. N’y étant pas moi-même formée en profondeur, je peux cependant vous parler des quelques séances que j’ai eu l’occasion de faire, et qui m’ont appris à travailler ma respiration de manière à m’immerger dans un cocon de plénitude et de paix. Cette méthode m’a été utile en cas de stress, ou lors de forts désagréments physiques.

Autre thérapie brève, L’EMDR, qui repose sur le postulat suivant : les blessures psychologiques importantes laissent une trace dans le cerveau. En réalisant toute une série de mouvements oculaires, il est donc possible d’avoir un impact sur ce dernier et d’estomper ces blessures. Pour l’avoir testé personnellement, ainsi qu’après avoir eu plusieurs retours sur cette thérapie, je ne peux que m’incliner devant son efficacité. Des traumatismes profondément ancrés peuvent petit à petit être libérés de toute la charge émotionnelle négative qu’ils nous ont fait éprouver. L’EMDR peut donc être apparentée à une désensibilisation. Sa rapidité et son intensité font que les séances, et l’après séance, peuvent être plus ou moins bien vécus, mais sa portée thérapeutique n’est plus à démontrer.

Enfin, voici venu le temps de vous présenter le fer de lance des thérapie brèves, qui est certainement la plus connue du grand public, la plus « cinégénique » (pardonnez-moi ce néologisme, il s’est imposé à mon esprit !) : les thérapies comportementales et cognitives. Les TCC, pour les intimes, se veulent plus proches d’une science dure que d’une science humaine, avec des résultat mesurables et quantifiables. Elles préconisent l’apprentissage de comportements inédits et l’acquisition de nouvelles manières de penser afin de régler le problème d’une personne. En se basant sur des exercices pratiques centrés sur ses symptômes, le thérapeute va intervenir sur des processus mentaux, conscients ou non, considérés comme l’origine des désagréments ressentis. Une des techniques la plus employée au cours de ces thérapie est celle de l’exposition, surtout dans les cas de phobies : on met une personne qui y est sujette au contact de celle-ci par paliers bien définis, sur plusieurs séances, et l’on observe ses réactions. Tout d’abord on lui présente l’idée de cette exposition, puis on lui montre une photographie de la situation/ de l’objet redouté. On l’y expose très peu de temps, puis de plus en plus. On lui demande de le faire dans son quotidien, accompagné, puis seul… On peut faire le parallèle avec la désensibilisation qui résulte de l’EMDR.

Intéressons-nous maintenant à la famille des thérapies classiques, ou longues.

La plus connue est la psychanalyse, qui véhicule moults images et clichés. Cette exploration en profondeur de la vie psychique consciente mais surtout inconsciente est née avec Freud, et contrairement à ce que l’on pourrait croire, connait toujours de nouveaux apports fondamentaux. Son propos est de mettre au jour les conflits, les remous intérieurs, les mécanismes cachés de l’inconscient qui régissent une personne. Ses matériaux d’études sont l’analyse des rêves, des lapsus, des actes manqués, les associations d’idées… Une grande partie du travail se joue sur le transfert qui va se faire du patient à l’analyste. Ces quelques mots ne font que vous présenter fort succinctement tout ce qu’est et ce que peut apporter une psychanalyse : je pense qu’un article entier ne pourrait faire le tour de cette discipline merveilleuse, et riche d’enseignements.

Enfin, on ne pas peut pas oublier la thérapie la plus classique que l’on puisse rencontrer de nos jours, celle proposée par les psychologues cliniciens. Il s’agit, lors d’entretiens en face à face, d’accompagner une personne sur le chemin qui la mènera à la cessation de ses souffrances psychiques. Dans cette optique, le psychologue tente d’isoler et de comprendre les symptômes qui l’empêchent d’être épanouie, et de quelles angoisses elles tentent de le protéger. Comme dans la psychanalyse, tout se passe par la parole. Un psychologue peut tout à fait recourir à certaines techniques des thérapies brèves.

Après ce bref tour d’horizon, permettons-nous de « comparer » les mérites de ces deux familles.

On ne peut nier que dans certains cas, les thérapies brèves sont une réponse appropriée pour une personne qui ne souhaite pas se lancer dans un travail introspectif de longue haleine, ou rétive devant les clichés véhiculés par les thérapies plus classiques (divan, coût prohibitif, mutisme du thérapeute, durée exponentielle…). Elles sont particulièrement indiquées, selon moi, dans les cas de troubles relationnel, stress, anxiété légère, stress post traumatique et ou encore pour un sujet souffrant de troubles obsessionnels compulsifs ayant besoin d’un soulagement rapide.

Néanmoins, il est nécessaire de nuancer : en fonction de la problématique rencontrée par une personne, elles seront plus utiles en complément d’une thérapie classique qu’en tant que fin en soi.

En effet, si l’on ne considère pas une personne dans sa globalité, que l’on la morcelle pour s’intéresser uniquement à son symptôme ou à un évènement traumatique qui a marqué sa vie, on ne peut la soigner efficacement, et surtout durablement. Je fais souvent le parallèle avec un anti-douleur : oui, il est efficace, et présente une réelle utilité bienfaisante ! Mais une douleur dont on ne connait pas la cause ne sera pas réellement soignée, simplement occultée temporairement. Et si elle était l’expression d’une pathologie sévère, elle ne sera pas une réponse curative suffisante.

De plus, si on ne peut contester que l’obtention de résultats rapides lors d’une thérapie brève, surtout avec une problématique envahissante comme peut l’être le Trouble Obsessionnel Compulsif, est toujours encourageante et incite le patient à aller de l’avant, trop de rapidité peut cacher un déplacement du symptôme, et non une réelle amélioration à long terme de sa problématique. Ainsi, si le soulagement rapide de la personne est capital, notamment en cas d’attaque de panique ou de stress post traumatique, il convient de comprendre pourquoi elle est en demande. Un symptôme peut être levé rapidement, nous possédons de nos jours les nombreuses techniques efficaces exposées précédemment. Mais nous devons être conscient qu’en psychologie, l’humain est ainsi fait que souvent (pour ne pas dire tout le temps), l’arbre cache la forêt.

Ainsi, en thérapie comme en coaching, l’analyste/le coach doit affiner la demande du patient, l’accompagner dans son cheminement, pour qu’il voit plus loin, et surtout qu’il creuse plus profondément en lui. Il est évident que cette démarche ne peut être accomplie que si le sujet est en demande.

Alors ? Que faire ? Qui croire ? Vers quelle thérapie se tourner ?

Pour toutes leurs grandes qualités, je m’incline devant la réelle efficacité des thérapies brèves, et n’hésiterai jamais à intégrer certains des excellents outils qu’elles proposent au parcours que je proposerai à un client. Notamment pour un coaching, ou dans des exercices pratiques lors d’une thérapie de couple. Cependant, si un de mes clients présente une pathologie caractérisée, ou que mes compétences ne peuvent répondre à sa problématique, je n’hésiterai pas non plus à lui recommander un confrère psychologue clinicien, ou psychanalyste, qui l’aidera, si tel est son souhait, à chercher en profondeur les causes de son mal-être.